En regard des récents engagements au plus haut sommet de l’Etat en faveur d’une « transformation numérique », les administrations débuteraient-elles une nouvelle étape dans leur appropriation du numérique ? Le terme de « transformation numérique » n’avait encore jamais été mis en avant pour décrire les ambitions de l’Etat dans ce domaine. Certains préféreront employer les termes de «transition numérique» ou de «révolution numérique»… quoi qu’il
en soit l’objectif est d’enclencher une évolution profonde des pratiques des administrations en intégrant ce paradigme. Cette nouvelle étude de MARKESS dédiée aux ministères et opérateurs de l’Etat, et dont une synthèse est disponible en ligne, laisse entrevoir les premières évolutions pour répondre à cette ambition.
La réorganisation des administrations françaises
L’objectif de transformation numérique va bien au-delà du développement des usages numériques comme ils l’ont été amorcés ces dernières années. Il s’agit de réorganiser en profondeur le fonctionnement des administrations françaises en intégrant des critères propres au numérique : collaboration, agilité, flexibilité, mise en commun… autant de défis pour des administrations construites autour d’une hiérarchie bien structurée et cloisonnée. Ces évolutions adressent toutes les composantes d’une administration, et à ce titre, des directions se démarquent comme acteurs clés des projets numériques selon les décideurs interrogés par MARKESS début 2015.
La direction générale en pôle position
Si la direction informatique conserve un rôle majeur pour 60% de ces décideurs, les directions générales (ou directions de services équivalentes) arrivent en tête des services les plus proactifs en matière de numérique. Ce constat est positif au vue des importants enjeux organisationnels qui se profilent pour véritablement mettre en œuvre la « transformation numérique » des administrations. Les directions métiers arrivent, quant à elles, en 3ème position.
Des dissonances sont néanmoins perceptibles entre les ministères et leurs opérateurs (organismes sous tutelle de la sphère sociale, culturelle, de la recherche…). Ces derniers révèlent en effet une organisation plus traditionnelle pour conduire leurs chantiers numériques, avec les services informatiques en tête des directions proactives, suivi des métiers et enfin des directions générales, alors que les ministères inversent ce classement avec les directions générales en tête, suivi des métiers et les services informatiques. La compréhension des enjeux du numérique au-delà des aspects techniques serait-elle plus mature au sein des ministères ?